Avec un chiffre d’affaires de 45 milliards d’euros, le commerce électronique a connu une croissance de 19 % en 2012. Une croissance qui ralentit, mais que beaucoup d’autres secteurs de l’économie peuvent lui envier, comme l’a souligné Marc Lolivier, le secrétaire général de la Fevad (Fédération de l’e-commerce et de la vente à distance), lors de l’ouverture de l’édition 2013 du salon E-Commerce 1to1. Le marché va continuer de progresser sur ce rythme jusqu’en 2015, moment où il devrait attendre 71,5 milliards d’euros.
L’internationalisation ne vient qu’après, avec seulement 10,75 % des réponses, un chiffre en baisse de 1 % par rapport à l’an dernier. Et lorsqu’on demande vers quels pays nos cybermarchands vont s’implanter, la Belgique arrive très largement en tête, avec 83 % des réponses.
L’Europe, un marché prometteur mais complexe
Ces chiffres ont fait bondir Xavier Court, le cofondateur de Vente-privée, qui a souligné lors de la conférence plénière consacrée à l’internationalisation de l’e-commerce qu’au final, bien peu de site marchands sont allés au-delà des frontières de la Belgique. Il a ajouté : « L’Europe de l’e-commerce n’existe pas : chaque pays à ses propres règles, c’est extrêmement difficile de conquérir ce marché. »
Avec ses 500 millions d’habitants et un potentiel de 300 milliards d’euros, l’Europe est le premier marché mondial du commerce électronique, un marché complexe. Vente-privée.com, le champion français de la vente flash, a adopté une démarche prudente : « Vente-privée a voulu être très solide sur son marché avant de partir à l’international. On a donc démarré en 2007 en Allemagne et en Espagne, deux pays très différents, pour les tester. Nous avons ouvert ensuite en Italie et en Angleterre en 2009, puis les Pays-Bas, l’Autriche et la Belgique en 2011. »
Une conquête prudente : aujourd’hui, 85 % de son chiffre d’affaires de 1,3 milliard d’euros est encore réalisé dans l’Hexagone. Et si Xavier Court estime la percée de Vente-privée.com aux Etats-Unis comme une réussite (avec un chiffre d’affaires de 28 millions de dollars et 600 000 membres outre-Atlantique), il a souligné que cette présence était due à l’initiative d’American Express de lancer le service aux Etats-Unis. Il a aussi confirmé que l’Europe reste la priorité du site.
Olivier Mathiot, co-fondateur de Priceminister explique le rôle de Rakuten à l’international.
Olivier Mathiot, directeur marketing et cofondateur de Priceminister, a rappelé le rôle du Japonais Rakuten dans l’internationalisation du français racheté en 2010. « On a beaucoup critiqué dans la presse notre choix de vendre Priceminister à Rakuten mais cette acquisition nous a permis de nous déployer à l’international. »
« Avant, pour être honnête, on avait tenté de s’implanter au Royaume-Uni, sans grand succès et notre présence en Espagne n’était encore que naissante. Il existe de nombreuses barrières linguistiques, légales, fiscales en Europe qui rendent cette internationalisation difficile. » Il souligne néanmoins l’arrivée d’une nouvelle génération d’entrepreneurs français sans complexe, parfaitement bilingues.« Le monde est leur terrain de jeu » a-t-il conclu.
Feront-ils mieux que leurs aînés ?
Source : 01net.